lundi 12 mars 2018

L'aube des amants

Le dernier rayon de lune
  tombait dans le lac,
  un peu à l’écart
de la source en éveil qui,
  sur un carré d’herbe
  vivace étalant
le pur cristal de sa nappe,
   noyait en coulant
   près du point du jour
les cheveux longs de la nuit.

Sur ma croisée, des lueurs
   tressaient un nid, doux
   battement de cils,
de l’éveil épris d’un rêve.
    Le matin aurait
    des fragrances, des pommes
mûres dans ses clairs vergers ;
   car déjà l’aube descendait
   de son pied rose et léger
illuminer nos regards éblouis.
Elle couronnait les cimes
  le soleil dans la rétine,
  répandant des roses
dans un lumineux crescendo ;
   déchirant le voile des choses  
   d’un éclat de rire du clair
ruisseau, fringant comme le désir ;
   et elle vint caresser nos fronts,
   posant le désir d’un dernier baiser
sur nos bouches inassouvies. 

J. L. Miranda

                          

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